Prépa-apprentissage : « Donner aux jeunes toutes les clés pour intégrer le monde du travail »
« La Prépa-apprentissage m’a permis de faire plusieurs stages et de conforter mon orientation » raconte Tom, 20 ans, actuellement en CAP de Jardinier-Paysagiste à la MFR de l'Orléanais (45). La Prépa-apprentissage est un dispositif qui est né en 2018 d’un constat partagé par les acteurs de l’apprentissage : la nécessité d’offrir un « sas » aux jeunes, notamment aux plus vulnérables d’entre eux, afin de mieux préparer leur entrée en apprentissage. « La Prépa-apprentissage est très positive. Il nous permet d’avoir le temps de préparer les jeunes au monde du travail, les aider à mûrir leur projet professionnel puis à trouver une formation et un contrat d’apprentissage. Ce dispositif évite les ruptures de parcours, soit parce qu’ils ne sont pas prêts à entrer dans le monde du travail, soit parce qu’ils n’ont pas choisi le bon métier » estime Elodie Bontet, éducatrice scolaire spécialisée et référente Prépa-apprentissage sur le site de Bourges du CFAS Centre-Val de Loire, un CFA hors murs spécialisé dans l’accompagnement des personnes handicapées. Financée par le plan d’investissement dans les compétences (PIC), la Prépa-apprentissage est destinée aux jeunes de 16 à 29 ans ni en emploi, ni en formation et ayant atteint, au maximum, le niveau 3 (CAP, BEP). Il s’adresse en particulier aux personnes en situation de handicap et aux jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et des zones de revitalisation rurale (ZRR).
Éviter les ruptures de contrat d’apprentissage
Comme Tom, environ 200 jeunes ont bénéficié de la Prépa-apprentissage du CFAS Centre-Val de Loire depuis 2019. Au niveau national, ils sont plus de 30 000. « Il s’agit en général de jeunes entre 16 et 17 ans, qui sortent de 4e ou de 3e, au parcours scolaire parfois chaotique avec des périodes de déscolarisation » relève Delphine Magnye, responsable de l'Unité de Formation au CFAS Centre-Val de Loire. « L’objectif de la Prépa-apprentissage est de leur donner tous les outils et toutes les clés pour intégrer le monde du travail, une étape qui peut être brutale pour des jeunes : plus de congés scolaires, réveil tous les matins à 5 heures… Sans préparation, le risque de ruptures en cours de contrat d’apprentissage est important » explique la responsable.
Un parcours individualisé
Au CFAS Centre-Val de Loire, les parcours Prépa-apprentissage se déroulent en petit groupe d’une dizaine de jeunes et peuvent durer jusqu’à un an. « C’est vraiment selon les besoins des jeunes. Certains sont là pour un ou deux mois seulement, le temps de trouver une entreprise. » Elodie Bontet confirme : « C’est un dispositif en entrée-sortie permanente. » Accompagnés par un formateur ou un éducateur scolaire spécialisé, les jeunes bénéficient d’un parcours individualisé qui alterne entre formations et stages en entreprise.
Les bénéficiaires suivent ainsi des modules sur les techniques de recherche d’emploi, le monde de l’entreprise, les obligations d’un salarié, les codes de communication… « Nous leur présentons également les différents métiers en fonction des projets qu’ils ont. Cette période de découverte des métiers, c’est aussi le moment où nous travaillons sur le deuil d’une orientation impossible » indique Elodie Bontet. Lors de cette phase de découverte des métiers, les jeunes ont l’opportunité de suivre des ateliers pédagogiques proposées par les CFA partenaires. « Mécanique, cuisine, boucherie, esthétique… Ces cours leur permettent de se faire faire une première idée, de manipuler en sécurité mais aussi d’échanger avec les apprentis. »
Les stages au cœur du dispositif
La découverte des métiers se traduit également par des périodes d’immersion en entreprise. « Ils peuvent en faire autant qu’ils le souhaitent, dans plusieurs corps de métier, à raison de maximum 10 semaines dans une même entreprise. » Des stages de confirmation sont par ailleurs organisés lorsqu’une orientation est confirmée. L’occasion pour les bénéficiaires de tester différents types d’entreprises et, peut-être, de trouver leur futur employeur. « Ils ne sont pas seuls dans leur recherche d’entreprise, nous pouvons les aider et mobiliser notre réseau si besoin » précise Elodie Bontet.
Signer un contrat et prendre confiance en soi
La Prépa-apprentissage se poursuit enfin jusqu’à la signature d’un contrat d’apprentissage. « Parfois ils doivent retourner à l’éducation nationale pour acquérir les bases suffisantes pour un CAP mais d’autres fois ils changent d’avis et suivent une voie générale car ils ont repris confiance en eux. » Car c’est l’un des grands intérêts du dispositif : il redonne aux jeunes confiance dans leurs capacités. « En fin de parcours, ils font des choses qui leur semblaient impossibles : se présenter seul à une entreprise, prendre le bus, programmer un rendez-vous médical… » se réjouit Elodie Bontet.